Le marketing permet de faire acheter n'importe quoi à n'importe qui, mais le lien de confiance est vite brisé. J'ai vu un couple de retraités débutants roulant en Golf sortir très fier d'un Salon Nautique avec un bon de commabde pour un First Class 8 sur remorque. Et l'importateur très fier d'annoncer que son bateau avait fait les meilleures ventes au salon...
Une base, mais à ne pas considérer comme un livre saint, est l'"esprit de la classe" de 1977. Un bateau économique, habitable, transportable sur une remorque légère et permettant la recherche...
Qu'est-ce qui s'est ajouté à ce concept de base ? l'essentiel est selon moi une internationalisation de la classe et des relations amicales avec des équipages de tous le pays d'Europe. Il y a bien sûr des brebis galeuses, en Pologne comme en Belgique ou en France.
Inutile de vouloir développer la classe dans tous les sens.
Comme jaugeur, je dois veiller non seulement au respect des règles de classe, mais aussi à renforcer la sécurité et à maintenir les conditions de développement. Ce qui implique aussi... d'intervenir auprès des chantiers qui produisent des croiseurs trop lourds pour être aisément transportables, d'inciter les constructeur à se regrouper pour commander ou faire développer certaines pièces, par exemple mâts carbone, safrans... ou à définir quelques plans de voilure standards qui permettraient aux voileries d'équiper sans trop de souci un bateau inconnu.
L'internationalisation des la classe dépasse ce qui se fait dans beaucoup d'autres classes, et il n'est pas rare de voir des équipages multinationaux.
Parmi les particularités... on a vu quelques équipages se roder en Micro avant de passer au Mini, même si les programmes sont fort différents c'est aussi la façon la moins chère d'apprendre à mener à bien un projet.
Je viens de remettre en page les résultats de la Micr'Eau d'Heure et des autres Euro-Micro depuis 2000, et dans les équipages qui ont disparu des classements en six ans, on trouve comme raisons :
- passé à une classe supérieure (Mini, Class America, 747, Melges 24)... même Christophe Auguin avait fait du Micro.
- décédé (2), mais les bateaux sont revenus dans le circuit deux ans plus tard
- Passé à un bateau plus sage pour raison familiale
- activité réduite pour cause d'âge avancé... TRES NOMBREUX (dont Mann, Bauendahl, Ackermann), et la liste des 2x20 ans s'allonge d'année en année, d'autres ont déjà annoncé qu'ils allaient réduire (Grivel)
A coôté de celà, il y a aussi des jeunes équipages un peu entravés dans leur liberté de déplacement, que ce soit des étudiants ou de jeunes cadres dynamiques qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre un peu de congés...
Mais le monde qui nous entoure a aussi changé en 30 ans. On circule du Cap Saint-Vincent aux frontières de la Russie avec une simple carte d'identité et assez largement par autoroutes, il y a des trans rapides et ller en Lettonie en avion prend trois heures et coûte 90 EUR aller-retour. Un Australien qui voudrait participer à une Micro Cup devrait débourser moins de 2000 EUR per personne pour le voyage, contre l'équivalent de 6000 il y a un quart de siècle. Bien entendu, à 6000 EUR + location d'un bateau et hébergement, y peu de risques qu'on les voie chez vous (mais les riches Flying Fifteen le font). Et Ekaterinburg-Bruxelles est à 750 EUR seulement (quasi impossible en 1981)
Qu'on apporte les aides (pas nécessairement financières) au bon endroit, et on améliorera la situation...
Si on disperse les efforts en mesurettes non-coordonnées, on va claquer beaucoup de pognon sans redresser la situation.