Autre expérience avec un Microchat ; régate sur Camaret en fin d’été, le départ est donné par un 4 forcissant.
Dès le premier bord de grand largue sous spi le vent monte à 6 avec une houle croisée qui à tendance à mettre le bateau sur la fausse panne. Les conditions devenant limites avec près de 35 nœuds au surf je décide d’affaler le spi.
Un équipier costaud (100kg) se met un peu trop sous le vent au mauvais moment. Résultat , le micro sur la tranche après un départ à l’abattée, l’équipier costaud à l’eau à 10 m du bateau et les deux autres membres de l’équipage se tenant au winch ou au filières.
Nous réussissons à rentrer le spi sans casse mais un équipier en voulant bien faire lâche la drisse de GV qui descend à moitié. Le temps de prendre les deux ris et de repartir chercher l’équipier à 100 m du bateau il s’est passé cinq bonnes minutes avec une mer qui déferle par moment. Après une dizaine de minutes nous hissons sur le bateau l’équipier qui est exténué et qui heureusement avait une brassière.
Le vent augmentant encore je décide de rentrer sur Brest en passant par le goulet le bateau devenant limite manoeuvrant.
Des grosses claques et une mer qui blanchit me font décider de laisser uniquement le tourmentin.
Nous croisons un autre bateau de la régate à moitié rempli d’eau mais ne pouvons intervenir au risque de nous trouver nous même en grande difficulté, (nous croiserons la vedette du comité de course allant à son secours quelques minutes plus tard ) les violentes rafales faisant très mal travailler le mat qui fait arc et se cintre parfois à l’envers par un effet surprenant d’aller et retour alors que nous sommes plein vent arrière avec deux bons mètres de creux, des départs au surf et des arrêts buffets sauvages.
Tout s’est bien terminé et je me suis arrêté au port de commerce pour déposer deux équipiers avant de repartir toujours au portant pour ramener le bateau au moulin blanc.
En fait j’ai été surpris de constater qu’à deux, le bateau allégé, au portant, sous tourmentin, deux ris, le bateau ne quittait quasiment plus le surf sur une mer un peu plus plate et que excepté l’empannage, que j’ai transformé en virement de bord, la situation était gérable et même plaisante dans du 25 nœuds, claques à 35.
Mais un bateau plus large de l’arrière aurait sûrement été un avantage important. Par contre, l’expérience du tourmentin seul au portant dans ces conditions n’a pas été une réussite et une fois que la GV est retirée dans ces conditions c’est la panique pour la remettre avec la stabilité d’un micro.
Autre remarque, en mer le deuxième ris c’est nickel quand ça souffle vraiment, par contre, le point d’amure du foc devient presque trop avancé.
A ce sujet j’ai expérimenté un point d’amure plus reculé pour le solent-tourmentin sur un first 210, c’est impeccable dans la brise (plus de 25 nœuds).
Bilan de l’après midi, pour la régate, un bateau coulé (équipage récupéré) deux mats cassés et de multiples casses diverses.
Sur notre micro, ce fut limite, mais en abandonnant la régate au bon moment nous n’avons rien cassé et avons été quittes pour une bonne frayeur rétrospective pour l’équipier tombé à l’eau.
Et voilà le microchat !
