Tout à fait Phil ...
A noter un petit bémol qui tient à une mauvaise conception du Microsail et qui gêne quelque peu la tenue du mât dans la brise ou dans les vagues : la trop faible reprise des efforts du gréement qui entraîne une torsion du pont au niveau des cadènes.
Au niveau de l'étrave, tout va bien mais il est impossible de blinder le gréement suffisamment pour se prémunir d'éventuels démâtages et en tout état de cause pour pouvoir maintenir le mât et donc la tension de la chute de GV. Dès que l'on blinde un peu le hâle-bas, le gréement s'effondre sur lui-même. Le phénomène est normal quand on considère le raccourcissement relatif du mât dès lors qu'on le cintre et qui amène inéluctablement à une baisse de tension des haubans.
Pour compenser ce phénomène sans mettre en oeuvre de grandes complications techniques trop lourdes pour nos micros (vérins sous le mât par exemple comme sur les 12 JI) nous sommes amenés à augmenter la tension de base du gréement à des valeurs supérieures à celles qu'elles doivent être en fonctionnement. Mais là, c'est le pont qui se lève et badaboum ...
Phénomène d'autant plus ennuyeux que le mât est souple. C'est pour cette raison que j'ai soutenu longtemps le choix du Z170. De plus, je navigue en général en mer et avec des stagiaires à bord que je souhaite ramener à bon port m^me si le vent se met dans la partie.
Pour les Microsails que j'ai construit au Chantier ADN, j'ai réalisé des reprises intérieures (cable et cadènes de réglage) reprenant les efforts sur la coque dans le prolongement des haubans. L'AS MICROSAIL ayant refusé notre proposition d'un simple déplacement des cadènes au niveau du liston. Solution plus efficace encore et vraiment moins onéreuse que celle appliquée.
Dans ce cas, il n'existe plus de contre-indication à l'utilisation d'un tube plus léger, plus rigide = plus puissant, voir plus long, en se passant totalement du pataras et en utilisant une pantoire d'écoute de GV et un hâle-bas puissant tout en garantissant un réglage précis et une tenue du mât péreine.
Quant à permettre ces modifications pour tous les Microsails français ou étrangers, je n'en dirai rien pour ce qui est des résultats et du maintien des hérétiques en Série ou en Proto, mais en ce qui concerne l'aspect sécuritaire, il n'y a pas photo : pourquoi se priver d'une amélioration technique si peu chère, aussi facile à réaliser et qui apporte un tel progrès en terme d'efficacité, de performance et de sécurité ? De plus, ne pas installer le triangle de renfort intérieur lié à la position très rentrée des cadènes de haubans réduit considérablement le prix de revient de cette coque, c'est tout bénef pour le chantier et le client. Et chacune de ces pièces bien résinée pèse plus de 2 kg.
Bon, la plupart du temps, lorsque le vent monte vraiment, les protos refusent de courir et du coup les Microsails et autres "gros" micros bien marins restent du coup au ponton, alors qu'ils ont été conçus pour naviguer dans des conditions plus musclées que celles généralement "admises" pour lancer les manches. Si rien ne change le Microsail peut bien s'autoriser un profil bien plus léger que le 1,25 kg !
A noter qu'en 470, les départs sont donnés jusqu'à 35 nds établis. Tant pis pour les équipages qui n'ont pensé qu'à l'optimisation de leur bateau pour la pétole ... A quand l'application d'une telle mesure pour les Micros (protos compris) ?
Ca va ruer dans les brancards ...
