Jean Francois Boitard a écrit :Etude de cas (on devrait peut être créer un thread RCV
Denis, un coup de bistouri stp...
Direction Micro bistrot pour commencer, mais tout un forum RCV pourrait s'avérer utile
Jean Francois Boitard a écrit :(...)(à 10 longueurs par exemple) deux yacht sont au largue (...)
Deux
bateaux stp, l'édition des RCV 2005-2008 se caractérise par la généralisation d'un anglais universel simplifié que tous ou presque devraient pouvoir comprendre. Je sais c'est moins chic, moins élitiste. En plus, le
s manquant fait tache dans un language aussi châtié
Jean Francois Boitard a écrit :Proche d'une ligne d'arrivée au portant (à 10 longueurs par exemple) deux yacht sont au largue sous spi et sur le même bord.
Le yacht A, en route libre devant, se fait rattraper puis attaquer au vent par son poursuivant B, plus rapide.
Le yacht rattrapé voit que s'il ne fait rien, il va se faire coiffer au poteau.
Il loffe violement pour emmener son poursuivant et lui-même très loin de la route normale et ceci assez longtemps, et toujours en restant à nettement plus de deux longueurs de la ligne.
Ensuite il empanne le premier (tellement il est parti loin il faut empanner) et passe donc la ligne nettement devant son poursuivant.
(...)
Si j'ai bien compris : Le rattrapant ne peut invoquer la route normale et doit répondre au lof.
C'est seulement si le ratrapant avait mis son nez sous le vent du ratrapé puis tenté de le lofer, alors le ratrapé aurait pu invoquer la route normale pour ne pas répondre au lof.
Là aussi, les règles ont évolué... Autrefois, droit au lof = tous les coups sont permis, avec juste une petite restriction au passqge d'une marque.
Première piste de réflexion :
16.1 Quand un bateau prioritaire modifie sa route, il doit laisser à l'autre bateau la place de se maintenir à l'écart. Fini le temps où l'imprudent qui dépassait au vent devait prendre ses précautions pour ne pas être touché en cas de lof brutal et inattendu, sans notification par la voix...
Deuxième piste :
17.1 Si un bateau en route libre derrière devient engagé ("rattrapant") à moins de deux fois sa longueur de coque sous le vent d'un bateau sur le même bord, il ne doit pas naviguer au-dessus de sa route normale tant qu'ils restent engagés sauf si cela a pour effet de l'amener rapidement en arrière du bateau au vent (=loffer pour rompre l'engagement par l'arrière). Cette règle ne s'applique pas si l'engagement débute alors que le bateau au vent et tenu par la règle 13 de se maintenir à l'écart. (tu peux loffer le gars qui vient de virer sous ton nez, à condition qu'il n'ait pas terminé le virement de bord)
Ce qui n'est pas interdit est autorisé, donc en passant au vent, on peut s'exposer au lof du bateau sous le vent, mais celui-ci ne peut maintenant plus être brutal et inattendu...
Jean Francois Boitard a écrit :
Ce que je ne sais pas c'est la norme concernant les appels (je sais, je dois lire les RCV. Suffit t'il de beugler et il est implicitement fait référence à la règle issue du contexte. Ou faut il précisément faire un appel en anglais avec des mots clefs précis ? Ou peut on rester silencieux et faire route en fonction de ce qu'on pense être en droit de faire ?
En cas de hurlements réciproques pendant la manoeuvre, ainsi qu'un écartement très faible entre les deux bateaux (toujours dans le cas fictif qui nous occupe et dont j'ai une vidéo), le rattrapé n'aurait t'il pu être beaucoup plus vicieux :
- Pendant le lof, le ratrapant beugle une truc dans son dialecte.
- On pense logiquement à "route normale" car il répond au lof mais pas très franchement et les bateaux sont presque à se toucher
- La ratrapé reprend la direction de la ligne pour éviter la colision (en tout cas, c'est ce qu'il va plaider)
- Et il réclame
En fait je n'ai qu'une question : Y a t'il dans les RCV une norme pour les appels à la voix ? Est-ce que le fait de héler ou pas change les faits ?
Héler, beugler, hurler, appelle ça comme tu veux. C'est régi par quelques textes dont la règle 19, place pour virer de bord à un obstacle, et 61.1 héler pour réclamer. Donc laisser de l'eau à une marque est un DEVOIR, et il ne faut pas attendre d'être hélé pour le faire.
En outre, si ce n'est pas obligatoire, il est clair que héler pour attirer l'attention d'un adversaire et ainsi éviter une collision est vivement recommandé, et pourra peser dans la balance lorsqu'il faudra défendre le cas devant un jury. Difficile d'apporter un élément de preuve si on est prioritaire mais on a aussi choisi de manoeuvrer sans rien dire pour éviter la collision, l'adversaire pourra bel et bien invoquer le fait qu'il n'a rien vu, rien entendu.
Quelle langue utiliser ? Soyons logique, le but est de communiquer, pas de faire du bruit. Entre gens parlant la même langue, cette langue peut être admise. Dans le doute (il y a des Belges qui ne comprennent pas le français), en anglais, et en utilisant autant que possible les termes des RRS (en anglais pour RCV), que je vous conseille quand même de lire dans cette langue en conjonction avec la traduction française.
A connaître et à reconnaître, notamment...
- "Starboard" ("Tribord")
- "Water" ("de l'eau")
- "Water to tack" ("de l'eau pour virer", référence à 19.1)
- "You Tack" ("vous virez", voir 19.1.b)
- "Protest" ("Je proteste", voir 61.1(a))
- "No Water" (pas d'eau, vous refusez de donner l'eau qu'on réclame; par exemple étant tribord amures, à un bateau qui arrive bâbord amures à la bouée au vent et en demande, ou à une marque de la ligne de départ
Rien n'impose la langue anglaise, au contraire, le fait que la traduction française officielle reprenne les trois formules ("de l'eau pour virer", "vous virez", "je proteste") en français indique qu'elles sont admises pour un usage national. Si tu t'adresses à un Russe, sauf si tu sais qu'il comprend parfaitement le français (rarissime), tu le fais en anglais ou en russe. Si tu es certains qu'il comprend l'allemand, que tu maîtrises mieux que l'anglais, tu peux utiliser cette langue, mais avec le risque qu'il vienne nier lors de l'instruction de la réclamation...